Tués par la police : pourquoi le recensement de basta! est différent de celui de l’IGPN
L’utilisation de la force par la police est un sujet sensible et controversé. Lorsqu’un décès survient lors d’une intervention policière, il est important de pouvoir évaluer les circonstances et les responsabilités. Ces dernières années, deux sources principales ont recensé les personnes tuées par la police en France : le collectif d’information indépendant basta! et l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN). Cependant, ces deux recensements diffèrent souvent. Dans cet article, nous expliquerons les raisons de ces divergences.
La méthode de collecte des données
La principale différence entre le recensement de basta! et celui de l’IGPN réside dans leur méthode de collecte des données. Basta! se base sur une veille médiatique et une enquête journalistique approfondie pour recenser les cas de décès liés à une intervention policière. Ils consultent les médias locaux, nationaux et internationaux, ainsi que des associations et des témoignages directs.
L’IGPN, quant à elle, reçoit les signalements des forces de l’ordre elles-mêmes. Elle intervient principalement lorsque des faits sont signalés au sein de la police et est chargée de mener des enquêtes internes. Par conséquent, il peut y avoir des cas non signalés ou des décès classés différemment dans les statistiques de l’IGPN.
La définition des cas
Une autre divergence importante entre basta! et l’IGPN réside dans la définition des cas à recenser. Basta! inclut tous les décès liés à une intervention policière, qu’ils soient causés par des tirs, des violences physiques ou d’autres circonstances. Ils considèrent également les suicides en détention comme relevant de leur champ d’étude.
L’IGPN, quant à elle, se concentre principalement sur les cas où des policiers sont impliqués dans le décès. Par conséquent, certains cas de décès qui seraient inclus dans le recensement de basta! peuvent ne pas être pris en compte par l’IGPN.
Les sources d’information
Enfin, un facteur important expliquant les divergences entre les deux recensements est la différence de sources d’information utilisées. Basta! se base sur une large gamme de sources, allant des médias grand public aux médias alternatifs et indépendants. Ils consultent également des associations et des témoignages directs pour obtenir des informations détaillées sur chaque cas.
L’IGPN, en revanche, est une institution gouvernementale qui recueille principalement des informations internes provenant des forces de l’ordre elles-mêmes. Cela peut entraîner des biais dans la collecte des données, notamment si des cas de décès sont étouffés ou minimisés par les autorités policières.
En conclusion, il est important de prendre en compte les différences entre le recensement de basta! et celui de l’IGPN lors de l’analyse des décès liés à une intervention policière. Les méthodes de collecte des données, la définition des cas et les sources d’information utilisées peuvent varier considérablement entre ces deux sources. Il est donc essentiel de consulter différentes sources et d’approfondir les recherches pour obtenir une vision plus complète de la réalité des décès causés par la police en France.