Violences policières : 36 enquêtes ouvertes à l’IGPN et deux à l’IGGN depuis les premières manifestations contre la réforme des retraites

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Depuis les premières manifestations contre la réforme des retraites, plusieurs cas de violences policières ont été signalés. Pour faire toute la lumière sur ces incidents, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) ont ouvert au total 36 enquêtes et deux autres depuis le début des manifestations.

Les faits reprochés aux forces de l’ordre

Depuis le début des manifestations contre la réforme des retraites, de nombreux témoignages et vidéos circulent sur les réseaux sociaux montrant des comportements violents de la part des forces de l’ordre. Les manifestants accusent notamment les policiers et les gendarmes d’avoir fait un usage disproportionné de la force lors de charges ou d’interpellations.

D’autres témoignages font état de gaz lacrymogènes utilisés en dehors des règles, des tirs tendus de LBD (lanceur de balles de défense) ou des coups portés à des personnes déjà maîtrisées. Certains manifestants et journalistes ont également dénoncé des arrestations arbitraires.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a reconnu à plusieurs reprises qu’il pouvait y avoir des “dérapages” et promis que les auteurs seraient sanctionnés.

Les suites judiciaires

Les enquêtes ouvertes par l’IGPN et l’IGGN devraient permettre de faire la lumière sur les incidents signalés. Les enquêteurs vont notamment visionner les vidéos amateurs diffusées sur les réseaux sociaux, recueillir les témoignages des manifestants et des forces de l’ordre ainsi que les images des caméras de surveillance.

De leur côté, les associations de défense des droits de l’homme et certains avocats ont déposé des plaintes pour violences policières ou encore entrave à la liberté de manifester. Les enquêtes sont actuellement en cours et devront permettre de déterminer les responsabilités dans chaque cas.

Les sanctions pourraient être lourdes. En effet, le ministre de l’Intérieur avait annoncé dès le mois de décembre que les policiers auteurs de violences seraient suspendus et sanctionnés sévèrement.

Les réactions des organisations syndicales et des politiques

Face aux nombreux incidents signalés, plusieurs organisations syndicales ont exprimé leur inquiétude quant aux violences policières. La CGT, FO ou encore Solidaires ont appelé à un usage proportionné de la force et à une désescalade du conflit.

Les politiques ont également réagi aux images choquantes diffusées sur les réseaux sociaux. Certains députés de gauche ont dénoncé les pratiques des forces de l’ordre et demandé des sanctions exemplaires. Le parti communiste avait même déposé une motion de censure contre le gouvernement mi-décembre.

De leur côté, certains députés de la majorité ont défendu l’action des forces de l’ordre et mis en avant le respect de l’Etat de droit et du droit de manifester.

Les conséquences sur les manifestations

Les violences policières ont eu des conséquences importantes sur le déroulement des manifestations. Les cas de mutilations ou de blessures graves ont conduit plusieurs organisations à appeler à un arrêt des manifestations, notamment le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).

Certaines manifestations ont également été annulées ou interdites en raison des risques de violences. Le préfet de police de Paris avait ainsi pris un arrêté pour interdire la manifestation du 21 décembre, qui avait malgré tout rassemblé plus de 1500 personnes.

L’utilisation des LBD a également été remise en question par certains élus et associations. Le défenseur des droits Jacques Toubon avait ainsi demandé à ce que son utilisation soit encadrée de manière plus stricte.

La nécessité d’une réflexion sur les pratiques policières

Ces incidents ont mis en lumière la nécessité d’une réflexion sur les pratiques policières. Les associations de défense des droits de l’homme réclament depuis longtemps une meilleure formation des forces de l’ordre aux techniques d’interpellation ou encore aux règles d’utilisation des armes non létales.

Certains élus ont également appelé au respect des libertés fondamentales et à une meilleure formation des policiers et des gendarmes aux règles de droit. Le gouvernement a annoncé qu’il allait lancer une grande consultation sur la sécurité intérieure. Cette consultation devrait notamment aborder la question des violences policières.

Les conclusions de l’IGPN et de l’IGGN

Les conclusions des enquêtes menées par l’IGPN et l’IGGN seront attendues avec impatience pour faire toute la lumière sur les incidents signalés lors des manifestations contre la réforme des retraites.

Les responsabilités devront être clairement établies et les sanctions prononcées en cas de faute avérée. Cette affaire souligne toutefois la nécessité d’une réflexion sur les pratiques policières et le respect des libertés fondamentales en France.

Les manifestations contre la réforme des retraites ont été marquées par de nombreux incidents et violences policières. Les enquêtes ouvertes par l’IGPN et l’IGGN devraient permettre de déterminer les responsabilités dans chaque cas et de sanctionner les auteurs de violences.

Ces incidents ont également mis en lumière la nécessité d’une réflexion sur les pratiques policières et le respect des libertés fondamentales. La consultation annoncée par le gouvernement devrait permettre de faire avancer le débat et de trouver des solutions pour éviter de tels incidents à l’avenir.


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